En charge des finances de Vinci depuis vingt-cinq ans, Christian Labeyrie, par ailleurs directeur général adjoint du groupe, fait figure de doyen des directeurs financiers du CAC 40. Une stabilité qui contraste avec la rotation qui s’opère régulièrement au sein de ces grandes entreprises. De fait, 40 % des directeurs financiers actuels n’occupaient pas leur fonction en 2021, date de la dernière étude d’Option Finance sur ces profils. Pourtant, à l’époque, 75 % des sociétés concernées avaient déjà changé de grand argentier par rapport à l’analyse précédente réalisée cinq ans plus tôt ! Sans surprise, une partie des mouvements récents tient classiquement aux entrées (Accor, Edenred) et sorties (Alstom, Worldline) au sein de l’indice phare de la cote, ainsi qu’aux évolutions internes (changements de management, réorientation stratégique…) des entreprises : en trois ans, Société Générale et Stellantis ont changé deux fois de directeur financier. « Plus globalement, ces changements reflètent aussi la brutalité des crises récentes, qui a conduit certaines entreprises à accélérer le remplacement de leur directeur financier au profit de professionnels plus adaptés à ce nouvel environnement », souligne Grégoire Beaurain, directeur associé practice finance au sein du cabinet de chasseurs de têtes Grant Alexander. Une accélération perceptible dans le nombre d’années de présence affiché à leur poste par les directeurs financiers, passé en moyenne de douze, il y a vingt ans, à six actuellement.