Afin de soutenir sa croissance, la société Carmat a mis en place mi-juin 2024 une opération de transformation en actions de la première tranche d’un prêt contracté auprès de la BEI, à travers une fiducie-gestion dont IQEQ Management est le fiduciaire. Objectif de cette opération hors norme pour la société, rembourser sa dette sans entamer sa trésorerie, qu’elle préfère consacrer à la croissance de son activité.
Restructurer sa dette afin de réserver sa trésorerie au financement de sa croissance. C’est l’objectif affiché le 13 juin dernier par la société Carmat, lorsqu’elle a débuté l’"équitisation"- c'est à dire la transformation en actions- de la première tranche de son emprunt de 30 millions d’euros contracté auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI) en 2018. « A l’époque, c’était le plus gros financement jamais accordé par la BEI pour une PME, se souvient Pascale d’Arbonneau, directrice administrative et financière (DAF) de Carmat. Ce prêt nous a été accordé en trois tranches de 10 millions d’euros, qui nous ont été versées fin janvier 2019, début mai 2020 et fin octobre 2021. Dans l’accord de prêt initial, chaque tranche était remboursable cinq ans après son décaissement. La première tranche aurait donc dû être remboursée en numéraire fin janvier 2024. » Mais entre-temps, l’entreprise française fondée en 2008 à Vélizy-Villacoublay dans les Yvelines connaît des déboires (suspension de l’essai clinique entre 2021 et 2022). « Ce type d’aléas est courant dans la medtech, en particulier dans l’univers des start-up », tempère Pascale d’Arbonneau.
En effet, Carmat développe un cœur artificiel, labellisé CE depuis 2020 et destiné aux patients en insuffisance cardiaque terminale. C’est un processus long, suspendu aux résultats des essais cliniques. En 2024, Carmat amorce tout juste la commercialisation à grande échelle de son produit en Europe. « En l’état actuel des choses,...