Même si la crise a moins affecté la situation financière des entreprises que redouté initialement, de nombreuses TPE et PME affichent aujourd’hui une insuffisance de fonds propres, récemment évaluée à 50 milliards d’euros par la Banque de France. Compte tenu de la taille des sociétés concernées, la restauration de leur haut de bilan ne peut passer, pour l’essentiel des besoins, que par l’amélioration de leur profitabilité.
Il y a un an, le gouvernement décrétait la mobilisation générale. Pour éviter une vague de faillites, il était selon lui impératif non seulement de maintenir les dispositifs de crise destinés à soutenir la trésorerie des entreprises, mais aussi, et surtout, à renforcer d’urgence leurs fonds propres. Un an plus tard, le contexte a bien changé. Il y a quelques jours, l’Insee révélait que le taux de marge moyen des entreprises françaises s’était stabilisé autour de 35,4 % durant le deuxième trimestre, après avoir grimpé à 35,9 % pendant les trois premiers mois de l’année. Alors que cet indicateur oscillait entre 30 et 33,7 % avant la crise, il n’avait jamais été aussi élevé depuis… 1949, quand l’institut a commencé à le mesurer !
Il est vrai que les quelque 80 milliards d’euros d’aides distribués par l’Etat sans contrepartie pour permettre aux sociétés de traverser la crise (fonds de solidarité, prise en charge intégrale du chômage partiel…) ont largement contribué à absorber le choc de la récession. Comme le mentionnait Agnès Bénassy-Quéré, chef économiste à la Direction générale du Trésor, à l’occasion des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence en juillet dernier, les bénéfices des entreprises ont en moyenne augmenté de 2 % l’an dernier, quand bien même leur chiffre d’affaires reculait de 6,5 %. De quoi conforter leur haut de bilan qui, au cours de la décennie écoulée, n’avait déjà cessé de se renforcer sous l’effet de l’accroissement des capitaux propres.
Des divergences sectorielles
Dans son rapport...