Confrontées à la poursuite de l’épidémie de Covid-19 et à un environnement économique dégradé en Chine, les directions financières des quelque 2 100 entreprises françaises implantées dans le pays ont été mises à rude épreuve ces derniers mois. Beaucoup ont dû amender leurs prévisions budgétaires, revoir le pilotage de leur trésorerie et se battre pour préserver leurs marges. La levée progressive des restrictions sanitaires ne résorbe pas toutes les incertitudes.
Shanghai, Shenzhen, Changchun, Lanzhou… Confinées comme une quarantaine d’autres par les autorités afin d’endiguer une nouvelle progression de la Covid-19, ces villes chinoises se sont muées en cités fantômes à diverses reprises entre fin mars et fin juillet. Drastique, cette mise sous cloche a touché 350 millions de personnes et pénalisé un grand nombre de secteurs comptant pour environ 40 % du PIB de la deuxième puissance économique mondiale, selon la banque Nomura. Les entreprises françaises, qui possèdent 2 100 filiales et emploient quelque 450 000 salariés dans le pays – elles y sont, de fait, les plus représentées d’Europe – ont été elles aussi fortement pénalisées. Selon la Chambre de commerce et d’industrie française en Chine (la CCI France-Chine), 80 % d’entre elles ont vu leur activité affectée de près ou de loin par les événements des derniers mois !
Nombre d’entre elles – tout comme leurs homologues allemandes (Volkswagen et Audi), taïwanaises (Foxconn et Unimicron) ou encore chinoises (Oppo) – ont été contraintes, dans un premier temps, de fermer temporairement leurs sites. C’est par exemple le cas d’Imerys, qui compte en Chine une dizaine d’usines spécialisées, d’une part, dans la production de minéraux de performance, d’autre part, dans la fabrication de matériaux et de solutions haute température, et y emploie 1 700 personnes. « La plupart de nos sites ont été mis à l’arrêt deux semaines, certains jusqu’à un mois », témoigne Sébastien Rouge, directeur...