En vogue en 2021, les sustainability-linked bonds, ou obligations assorties d’engagements ESG, tendent à disparaître du paysage financier. Les exigences accrues des investisseurs en matière d’ESG ont notamment pu conduire les émetteurs corporate à délaisser ces instruments, qui présentent surtout des risques, d’un point de vue financier. Les banques continuent de voir cet outil comme complémentaire des green bonds.
Les émissions obligataires ESG en format SLB (sustainability-linked bond) vont-elles disparaître ? La question peut paraître provocatrice, mais la chute des volumes pour ce type d’obligations amène à s’interroger. Alors que les émissions européennes de green bonds – obligations finançant un projet bien précis – continuent de progresser, atteignant un niveau record de 70,4 milliards d’euros en Europe au 15 septembre, s’agissant des émetteurs corporate (contre 67 milliards pour l’ensemble 2023), celles de SLB sont tombées à 13,48 milliards entre le 1er janvier et le 15 septembre. Au cours du premier semestre 2024, ces émissions indexées sur les engagements ESG de l’ensemble d’une entreprise – sans financement de projet précis – ont représenté seulement 15 % des émissions ESG corporate en Europe, contre 36 % au plus fort de l’engouement pour ces instruments, en 2021. S’agissant des entreprises françaises, elles sont elles aussi de plus en plus rares à opter pour ce format. Au total, leurs émissions SLB n’ont représenté que 1,48 milliard d’euros au cours du premier semestre 2024, contre 3,68 milliards pour la même période de 2023, selon l’AFME (Association for Financials Markets in Europe). Alors qu’en 2023 le format SLB comptait encore pour 45 % des émissions obligataires corporate ESG françaises, cette proportion est tombée à 13 % au cours du premier semestre 2024, proche de celle constatée pour l’ensemble des émissions européennes de ce type, donc.
Les green bonds auraient-ils...