Depuis le 9 juin et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les dirigeants d’entreprise sont confrontés à une incertitude politique inhabituelle en France. Dans ce contexte, certains d’entre eux ont préféré réduire la voilure sur leurs projets de développement, le temps d’y voir plus clair sur les choix économiques du futur gouvernement.
Sopra Steria a préféré prendre les devants. Le 18 juillet, soit six jours avant la publication de ses résultats semestriels, le groupe spécialisé dans le conseil, les services numériques et l’édition de logiciels a informé les investisseurs d’un « ajustement » de son objectif annuel de croissance organique. Inférieure aux attentes durant la première partie de l’année, cette dernière devrait finalement être, en l’absence de « perspectives de rebond significatif » au deuxième semestre, relativement stable sur l’ensemble de l’exercice. Initialement, Sopra Steria tablait sur une progression de son chiffre d’affaires à taux de change et périmètre constants, comprise entre 2 % et 4 % en 2024. Pour justifier cet avertissement, l’entreprise des services du numérique a mis en avant « plusieurs événements exogènes » apparus au mois de juin. Parmi eux, elle a désigné, en creux, le contexte politique hexagonal troublé depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, dans la soirée du 9 juin. « Le climat d’incertitude s’est nettement accru en France, provoquant un ralentissement notable des prises de décision de nos clients », a-t-elle expliqué dans un communiqué.
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Tensions sur la trésorerie
Pour l’instant, la sortie de Sopra Steria reste un cas isolé. « Il est encore beaucoup trop tôt pour mesurer les impacts éventuels de la situation politique française sur les états financiers, dont le chiffre d’affaires », confirme le directeur financier d’un grand groupe, dont le constat est très largement partagé....