En dépit des appels répétés à la vigilance lancés par les autorités face à la montée continue de l’endettement des agents privés, la production de crédits aux entreprises est restée extrêmement dynamique en France en 2019. Résultant en partie de la politique monétaire toujours plus accommodante menée par la BCE et d’une volonté d’investir intacte chez de nombreux groupes, cette tendance devrait perdurer en 2020.
«Depuis la crise, jamais le crédit bancaire aux entreprises n’avait été aussi abondant qu’aujourd’hui en France, y compris pour les TPE-PME», constate avec satisfaction Bernard Cohen-Hadad, président de CPME Paris Ile-de-France et président de la commission financement de la CPME. Si ce propos est souvent tenu par les banques et leur association de place, il est bien corroboré par les entreprises. «Les remontées de terrain vont toutes dans la même direction : le crédit demeure non seulement facile d’accès, mais aussi particulièrement bon marché», abonde Philippe Berneur, membre de la commission financements de l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE). Les chiffres relatifs à l’activité des banques de détail et les statistiques publiées par la Banque de France tendent à confirmer ce ressenti. Fin septembre 2019, l’encours des crédits mobilisés par les entreprises françaises avait bondi de plus de 6 % sur un an, pour culminer à 1 066 milliards d’euros, un niveau jamais atteint ! Quant à la proportion des demandes de financement satisfaites en tout ou en partie (au moins 75 % du montant souhaité), elle se maintient à des niveaux historiquement élevés : elle s’établissait à cette date pour les PME à 87 % pour les crédits de trésorerie et à 96 % pour les crédits d'investissement.
Si cette tendance s’est enclenchée dès 2014 (voir graphique), les banques constatent néanmoins qu’elle s’est nettement accélérée au cours des deux dernières années. «Chez Société...