Quel bilan peut-on dresser du développement des financements dits «verts» ou «durables» en 2017 ?
Sur le segment obligataire, les émissions mondiales de green bonds ou de social bonds ont dépassé cette année les 100 milliards d’euros, un niveau record. Néanmoins, ce marché relativement jeune reste une niche. Sa croissance exponentielle, aussi positive soit-elle, ne doit pas faire oublier une réalité : le montant total des levées obligataires dites «green» ou «sustainable» représente aujourd’hui moins de 5 % des levées obligataires classiques. S’il est prouvé que ces produits offrent de meilleures performances sur le plan de la rentabilité et du risque, les investisseurs peinent encore à se détourner des indices de référence et à financer l’économie de la transition. En outre, bien que certains textes, à l’image des green bonds principles (GBP) ou des social bonds principles (SBP), fournissent aux émetteurs et aux investisseurs un cadre normatif en termes de pratiques et d’éligibilité de projets, ils ne sont ni contraignants ni suffisamment précis. La récente polémique sur l’émission verte du pétrolier Repsole, destinée à financer l’efficacité énergétique d’installations fossiles, met en lumière la nécessité d’élaborer un référentiel commun d’activités à impact environnemental positif.
Le marché des financements bancaires dits «verts» ou «durables» est, pour sa part, encore circonscrit aux corporates d’envergure et aux grandes collectivités. On ne pourra véritablement parler de bénéfice environnemental que le jour où la typologie des emprunteurs sera élargie.
Du côté des investisseurs, où en est l’essor de l’investissement socialement responsable (ISR) ?
En France et...