Au premier semestre, l’épidémie de Covid-19 n’a pas seulement pesé sur l’activité du marché français des fusions-acquisitions. La dématérialisation des discussions entre acheteurs et vendeurs s’est ainsi nettement accélérée avec le confinement, tandis que l’incertitude économique pousse un nombre croissant d’acheteurs à recourir à des clauses plus protectrices dans les contrats.
Entre janvier et mi-juillet, la propagation de l’épidémie de Covid-19 et l’instauration du confinement ont entraîné un net ralentissement du marché français des fusions-acquisitions. Celui-ci s’est contracté de 26 % en valeur et de 45 % en volume sur un an, selon Refinitiv. Un repli qui, bien que significatif, est loin d’être la seule incidence de la crise sanitaire sur les opérations de croissance externe françaises. «Les événements exceptionnels du printemps dernier ont accéléré certaines tendances qui sous-tendaient le M&A hexagonal – comme mondial – depuis plusieurs années, et ont fait naître de nouvelles problématiques pour les entreprises acquéreuses comme vendeuses», confirme Maja Torun, responsable de la banque d’investissement de JP Morgan en France.
Sur un plan pratique, la distanciation sociale a donné un nouvel élan à la digitalisation des processus transactionnels à l’œuvre depuis dix ans. Une dématérialisation portée notamment par l’émergence d’outils de visioconférence, de partage de documents – à l’instar des data rooms – ou de signature électronique. «Jusque récemment, cette numérisation ne concernait que quelques étapes des processus, comme les due diligences (hors visites de sites), l’élaboration et la signature des contrats d’acquisition, autrement dit celles impliquant beaucoup d’échanges et de revues documentaires, note François Duteil, avocat spécialiste des opérations de capital-investissement et de fusions-acquisitions. Avec la crise du coronavirus,...