Depuis le début de l’année, la Bourse de Paris plébiscite les sociétés d’acquisition à vocation spécifique (SPAC). Alors que ces véhicules sont encore visés par de nombreuses critiques aux Etats-Unis, les porteurs de projets français n’hésitent pas à s’affranchir de certaines pratiques américaines. Avec pour objectif d’apporter plus de sécurité aux investisseurs et de favoriser la constitution d’entités opérationnelles pérennes.
En 2021, Paris s’est imposée, aux côtés d’Amsterdam, Stockholm et Francfort, comme l’une des places financières européennes de référence pour les cotations de sociétés d’acquisition à vocation spécifique (« Special Purpose Acquisition Companies » ou SPAC). Cinq de ces coquilles vides dédiées à l’acquisition d’entreprises à forte croissance – 2MX Organic, Accor Acquisition Company (AAC), Transition, DEE Tech et I2PO – se sont introduites sur le marché primaire parisien au cours des douze derniers mois, et y ont levé environ 1,2 milliard d’euros. Cinq à dix projets, aujourd’hui en cours d’élaboration, pourraient aboutir d’ici à la mi-2022.
Ce développement survient alors que, paradoxalement, les SPAC continuent d’essuyer nombre de critiques, notamment aux Etats-Unis où se concentre l’essentiel du marché (voir encadré p20). « Il est notamment reproché à ces véhicules d’avantager leurs créateurs – les promoteurs ou sponsors – au détriment des investisseurs, et de ne pas toujours favoriser la création de projets entrepreneuriaux pérennes », indique Annie...