Après s’être habituées à percevoir des rendements proches de 0 %, voire négatifs, les entreprises ont vu les conditions de leurs placements de trésorerie s’envoler depuis l’été dernier. Même si certaines continuent de chercher à maximiser leurs rendements, la plupart ont recommencé à se positionner exclusivement sur des supports simples et sécurisés.
Il semble déjà lointain le temps où les entreprises, pour leurs placements de trésorerie, devaient batailler et redoubler d’inventivité dans l’espoir de percevoir quelques points de base de rémunération. En s’engageant dès la fin 2015 dans une politique monétaire ultra-accommodante (taux directeurs négatifs) et non conventionnelle (programmes de rachat d’actifs, dispositifs d’octroi de liquidités à des conditions attractives à destination des banques…), la Banque centrale européenne (BCE) avait en effet provoqué une chute des rendements à des niveaux proches, au mieux, de 0 %. Mais le tour de vis enclenché l’été dernier par l’Eurosystème pour tenter d’enrayer la spirale inflationniste (+ 6,8 % sur un an en juillet 2022 dans la zone euro) a radicalement changé la donne. « En l’espace de huit mois seulement et de six relèvements successifs, les taux directeurs ont bondi de 350 points de base en Europe, imités dans la foulée par les taux interbancaires et les taux de marché, observe Cyril Merkel, président de la commission placements au sein de l’Association française des trésoriers d’entreprise. Extrêmement brutal, ce changement de paradigme a profondément bouleversé le paysage des placements de trésorerie. »
Les solutions en vogue pour doper les rendements
Même s’il est devenu relativement aisé d’obtenir, pour des placements simples et sécurisés, des rendements compris entre 3 % et 3,5 %, certaines entreprises ne s’en contentent pas. Pour tout ou partie de leur trésorerie qui n’a pas vocation à être utilisée pour financer les dépenses d’exploitation ou d’investissement à moyen ou long terme, elles s’orientent vers des supports plus ou moins risqués :