Bien que nettement plus onéreux que la dette bancaire, les financements en dette privée séduisent toujours plus d’entreprises, y compris celles de grande taille au profil de crédit solide. Pour les convaincre, les fonds misent notamment sur leur faculté à proposer des structures flexibles et sur mesure que les banques peuvent difficilement offrir pour des raisons prudentielles.
Les acteurs de la dette privée retrouvent le sourire. Face à l’envolée des taux d’intérêt décrétée par la Banque centrale européenne (BCE) entre mi-2022 et fin 2023, ceux-ci avaient vu la demande des entreprises plonger – de l’ordre de 32 % en valeur en France, à 13,9 milliards d’euros selon France Invest. Mais après un premier semestre 2024 toujours globalement morose, beaucoup font état d’une augmentation significative du nombre de sollicitations et de dossiers traités depuis l’été… et l’enclenchement par la BCE d’un cycle de baisse de ses taux directeurs : depuis le 12 juin, l’institution monétaire a fait passer son taux de refinancement principal de 4,50 % à 3,40 %. De quoi laisser présager un rebond des montants octroyés par des financeurs non bancaires dans les mois qui viennent, et ainsi prolonger la montée en puissance de cette classe d’actifs amorcée à la sortie de la grande crise financière de 2008-2009. Protéiforme car pouvant prendre la forme d’une dette unitranche, d’une dette mezzanine, d’une dette senior (Euro-PP…) ou encore d’un financement en quasi-fonds propres (PIK, hybrides), la dette privée pesait 1 620 milliards de dollars dans le monde fin 2023 selon Preqin, contre environ 200 milliards en 2010. Une dynamique à laquelle n’échappe pas l’Hexagone, où France Invest comptabilise plus de 63 milliards d’euros de projets d’entreprises financés par ce biais entre 2019 et 2023.
Au-delà de la sphère du private equity
Derrière cet accroissement des volumes se cache une autre tendance, tout aussi...