Forte d’une expérience conjuguant une dizaine d’année au Trésor et des postes à Bruxelles, Odile Renaud-Basso a pris les rênes de la prestigieuse direction de Bercy en juin dernier. Une nomination qui témoigne aussi de l’ascension des femmes dans la haute fonction publique.
Vous êtes la première femme à avoir été nommée à la direction générale du Trésor. Cette nomination marque-t-elle une étape importante pour la promotion des femmes ?
J’ai été plutôt surprise par l’intérêt suscité par ma nomination ! J’ai évidemment éprouvé une certaine fierté à être la première femme à exercer ces fonctions. Mais le Trésor est une administration où les femmes occupent, depuis longtemps, des postes de responsabilité. Deux femmes ont été directrices adjointes dans les trois dernières années, beaucoup ont été chefs de service et je l’ai moi-même été il y a quelques années. Qu’une femme dirige aujourd’hui le Trésor n’a donc rien de surprenant en soi. Mais il est vrai que symboliquement, c’est important. Le taux de féminisation dans les équipes d’encadrement reste en effet encore peu élevé. Actuellement, deux chefs de service sur six sont des femmes, mais elles ne sont que quatre à occuper un poste de sous-directeur, sur quatorze sous-directions. Par conséquent, la féminisation de l’encadrement reste un enjeu, nous avons des objectifs en la matière mais il n’est pas facile de les atteindre. Les jeunes que nous recrutons sortent pour beaucoup de grandes écoles comme l’ENA, Polytechnique ou l’Ensae, où le taux de féminisation n’est lui-même pas très élevé. Il faut donc faire évoluer les choses très en amont.
Dans une administration comme le Trésor, est-ce compliqué de faire carrière pour une femme ?
A aucun moment au cours de ma carrière, je n’ai eu le sentiment qu’être une femme était un handicap. Pour progresser, je pense qu’il faut d’abord être bien organisée et savoir déléguer, tant sur le plan professionnel que personnel. J’ai parfois opté pour des postes plus faciles à concilier avec ma vie personnelle, comme...