Après des débuts prometteurs, le marché français des placements privés a vu ses volumes se tarir au cours des dernières années sous l’effet de plusieurs facteurs, parmi lesquels la concurrence renforcée des banques et le retrait de certains investisseurs, consécutif à la restructuration financière de l’ex-Orpea. Les promoteurs de l’Euro-PP se veulent toutefois confiants quant à ses perspectives de rebond.
Au cours des cinq premiers mois de l’année, l’activité est traditionnellement calme sur le marché français des placements privés. Rien de surprenant, alors que la plupart des PME-ETI n’ont pas encore clôturé les comptes de leur dernier exercice fiscal, sur lesquels les investisseurs souhaitent s’appuyer avant d’arrêter leurs arbitrages. Cette situation n’empêche toutefois pas habituellement une poignée d’entre elles de finaliser, tous les ans entre février et avril, l’émission d’un Euro-PP, dont le processus avait été engagé quelques mois auparavant. Début 2023, ce fut par exemple le cas de Quattrucci Holding (3,9 millions d’euros émis sur 5 ans), de StreamWide (5 millions d’euros sur 5,4 ans), d’Univet (55 millions d’euros sur 8 ans), de Cristal Union (5 millions d’euros sur 6 ans) ou encore de la coopérative agricole laitière Les Maîtres Laitiers du Cotentin (40 millions d’euros sur 7 ans). Mais en la matière, le millésime 2024 devrait faire figure d’exception. « Depuis janvier, l’encéphalogramme est désespérément plat », fait en effet remarquer un banquier, quelque peu désabusé. Il faut dire que cet attentisme fait suite à une succession de trimestres marqués par des volumes décevants.
Les effets de Bâle 3 redoutés
Lors de la création de cet instrument – sous format à la fois obligataire et de prêt –, durant l’été 2012, les acteurs de la place financière de Paris n’avaient pas masqué leurs ambitions de voir l’Euro-PP s’imposer comme une alternative crédible au Schuldschein, le placement privé de droit...