Un des pionniers du financement participatif, Unilend, vient d’être placé en liquidation judiciaire. Pour son dirigeant, la baisse des taux sur le marché bancaire a rendu le secteur du crowdfunding moins attrayant pour les entreprises. Cet événement intervient pourtant dans un contexte où la majorité des indicateurs du crowdfunding sont dans le vert.
Coup de tonnerre dans le ciel français du financement participatif. Il y a deux semaines, Unilend actait son placement en liquidation judiciaire. S’il ne s’agit pas du premier défaut de plateformes – leur nombre est passé d’une cinquantaine il y a deux ans à une dizaine aujourd’hui, selon plusieurs spécialistes – celui-ci a une résonance particulière. Unilend figurait à son lancement, en 2013, parmi les pionniers du secteur et avait permis, quelques mois plus tard, la création d’un nouvel instrument de financement, les «minibons». A ce titre, l’annonce en a surpris plus d’un. «Si défaut il y avait, on ne s’attendait pas à ce que ce soit Unilend», avoue un spécialiste.
La concurrence des banques
En effet, les débuts de la plateforme étaient prometteurs. Lorsque Nicolas Lesur crée sa société de crowdfunding spécialisée dans l’activité de prêts rémunérés, il se différencie des banques par sa souplesse d’octroi de financements. «En 2013, les banques avaient des difficultés à prêter aux PME. Les prêts étaient octroyés après de longs délais de démarches administratives, avec d’importantes garanties et à des intérêts avoisinant les 4-5 %, rappelle-t-il. Le marché avait besoin d’acteurs comme nous, capables de proposer des financements plus rapidement, sans garantie et à une plus large catégorie d’entreprises.» Même s’il demande des intérêts plus élevés (entre 7 % et 9 %), ce contexte permet à Unilend de financer jusqu’à 100 dossiers en 2015.
Cependant, la BCE commence dans le même temps à mettre en place sa...