Encore inexistantes en France il y a un an, les émissions d’obligations corporates « indexées sur des objectifs ESG » ont dépassé les 3 milliards d’euros depuis janvier. Ces instruments séduisent les entreprises en raison, notamment, de leur champ d’application moins restrictif que celui des obligations vertes ou durables.
Deux ans après l’inauguration de ce segment de la finance durable par Enel, les émissions d’obligations corporates « sustainability-linked » – « liées à la durabilité » ou « indexées à des objectifs ESG » – suscitent un véritable engouement. Ce constat se vérifie plus particulièrement en France, ou les opérations de ce type se sont enchaînées à un rythme soutenu depuis l’émission inaugurale de Verallia en mai dernier, la première visée par un prospectus de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Ainsi, Rexel, Imerys, Saur, Europcar Mobility Group ou, dernièrement, Legrand, ont bouclé de telles opérations, pour un montant de près de 3,3 milliards d’euros. A eux seuls, les corporates français ont réalisé, en valeur, près de 10 % des émissions mondiales d’obligations corporates « sustainability-linked » structurées depuis le début de l’année, évaluées par la Climate Bonds Initiative à 28,4 milliards d’euros (32,9 milliards de dollars).
La publication, en juin 2020, des Sustainability-Linked Bond Principles de l’International Capital Market Association (ICMA) a véritablement dopé le mouvement. « Ce guide de bonnes pratiques, pendant des Green et Social Bonds Principles, a donné un cadre aux modalités des émissions obligataires “sustainability-linked”, et sert depuis de référentiel à tous les émetteurs », explique Marc-Etienne Sébire, partner chez CMS Francis Lefebvre. Indexé sur l’atteinte d’objectifs ESG définis en amont de l’émission, l’instrument est assorti d’un mécanisme de...