Après de premières hausses l’an dernier, les entreprises doivent de nouveau s’attendre à des revalorisations des tarifs d’assurance flotte automobile d’ici à la fin de l’année. Un contexte qui incite certains groupes à prendre en charge eux-mêmes une partie du risque.
Plutôt épargnée par la hausse des primes jusqu’à présent, l’assurance flotte automobile commence à son tour à subir des revalorisations conséquentes. « D’abord affectée par la nécessité de redresser les résultats 2020 des assureurs, l’assurance flotte auto subit désormais de plein fouet l’inflation, à travers la hausse des coûts de réparation et des pièces automobiles », observe Matthieu Carrigue, directeur du département flotte automobile chez Verspieren. Concrètement, pour faire face à cette conjoncture, les assureurs ont revalorisé les primes de 4 à 5 % en 2021, et semblent s’orienter sur 7 à 8 % cette année. Ces hausses sont néanmoins variables d’une entreprise à une autre. « Sur les petites flottes, c’est-à-dire celles de moins de 80 véhicules, les assureurs regardent peu les sinistres au cas par cas, et appliquent de façon assez systématique l’indice SRA qualifié de “majoration de conjoncture”, estime Matthieu Carrigue. Ce dernier avait pendant longtemps été supprimé, mais commence à être de nouveau mis en place par les assureurs. Pour les plus grandes flottes, les assureurs analysent davantage les dossiers au cas par cas, et regardent le ratio des sinistres par rapport aux primes. Si ce dernier est inférieur à 65 %, ratio d’équilibre attendu par les assureurs pour des flottes classiques, les conditions du contrat pourront être maintenues sans hausse. Au-delà, la négociation sera nécessaire et forcément moins aisée. »
« Pay how you drive » : un mode d’assurance en devenir ?
- Certains spécialistes estiment que les assurances suivant la logique de « pay how you drive », c’est-à-dire en fonction de la qualité de la conduite, devraient croître à l’avenir. « Pour l’instant, cette pratique est encore peu développée car les assureurs ne disposent pas des données de conduites, qui sont disponibles seulement si des boîtiers spécifiques sont mis en place dans les véhicules, explique Matthieu Carrigue. Néanmoins, ils travaillent justement avec le secteur automobile pour développer des solutions de marché. L’analyse des données devrait être ciblée par véhicule et non par flotte. »
Une hausse des franchises
Certes, il existe encore des assureurs auprès...