Quatre mois après l’Allemagne, le gouvernement français a enfin dévoilé son plan de relance. Si les deux pays ont pour objectif d’améliorer leur compétitivité, en revanche, leurs philosophies – comme leurs budgets – diffèrent. Un pan entier du plan de relance français vise en effet l’investissement dans la transition énergétique alors que celle-ci est placée au service de l’industrie en Allemagne.
Enfin ! Réclamé depuis des semaines – des mois ! – par les entreprises, reporté pour mieux gérer la rentrée scolaire, le très attendu plan de relance, censé aider les entreprises à sortir de la crise économique, a finalement été dévoilé jeudi dernier par le gouvernement, presque six mois après le début de la pandémie de Covid-19 en France. «Doté de 100 milliards d’euros, c’est le plan le plus ambitieux de l’Union européenne (UE)», s’est félicité le Premier ministre Jean Castex. L’enthousiasme du nouveau locataire de Matignon vise à redonner aux entreprises foi en la reprise : Bercy anticipe désormais une récession de 11 % pour 2020. Ce plan n’en est pas pour autant le plus généreux d’Europe. En effet, le gouvernement allemand a décidé, quant à lui, de mettre sur la table 130 milliards d’euros pour son propre plan de relance. Non seulement le budget allemand est plus important, mais il n’est financé par aucune aide européenne, alors que 40 milliards d’euros, provenant du plan de relance européen, serviront au financement du plan français.
Il faut dire que l’Allemagne n’a pas attendu l’issue des négociations européennes, en juillet dernier, pour annoncer sa stratégie. «Elle a été le premier pays européen à annoncer son plan de relance, le 4 juin dernier, rappelle Fréderic Berner, directeur général de la CCI France-Allemagne. Cette célérité s’explique par la logique de l’exécutif allemand, qui considère que chaque jour qui passe est un jour perdu pour l’économie et pour la reprise de la croissance.»