Face à la remontée de la sinistralité et à l’augmentation des retards de paiements, les credit managers font feu de tout bois pour préserver le poste client de leur entreprise. Ils donnent plus que jamais la priorité à la surveillance du risque d'insolvabilité de leurs clients et à l’accélération des rentrées de cash.
Alors qu’en cette fin d’année, la conjoncture économique demeure sous tension, l’incertitude gagne du terrain dans les entreprises, pesant sur leur dynamique commerciale et leur trésorerie. « Le marché est actuellement moins agile et dynamique, constate Anne Cussinel, credit and collection manager, Epson EMEA. Si traditionnellement, notre activité est assez soutenue après la coupure estivale, nous n’avons cette année pas connu de véritable pic dans nos commandes. En effet, les positions de stocks de nos partenaires sont plus élevées que d’habitude, ce qui se traduit par une baisse de leurs commandes et mobilise par ailleurs une part importante de leur trésorerie. » Un contexte propice au recours accru au crédit fournisseur en complément voire en substitution du crédit bancaire. « Certains de nos partenaires nous demandent un allongement de leurs délais de paiement », confirme Anne Cussinel. Ce constat ne semble pas isolé et de nombreuses entreprises en font état. « Face à leurs problèmes de trésorerie, certains de nos clients tendent en effet actuellement à tirer sur les délais de paiement », ajoute ainsi le credit manager d’une société de distribution d’alcool. Selon Coface, les délais de paiement en France auraient ainsi atteint 51 jours en 2024 contre 48,2 l’an dernier. Parallèlement, 85 % des entreprises enregistrent des retards de paiement cette année, contre 82 % l’an dernier, et la majorité d’entre elles in...