Depuis leur dernier point bas atteint en mai dernier, les taux souverains français et les taux mid-swaps ont sensiblement augmenté. Si l’impact reste, à ce jour, limité tant pour les finances publiques que pour les entreprises, ces dernières cherchent à profiter de conditions toujours attractives en anticipant leurs besoins financiers ou en se couvrant.
Le mouvement est aussi rapide que brutal. La rémunération réclamée par les investisseurs pour prêter à la France sur dix ans est en effet passée de 1,66 %, début mai, à 2,60 %, en fin de semaine dernière, soit une hausse de 57 % ! Les taux mid-swaps, qui entrent dans le calcul du coupon payé par les entreprises lorsqu’elles émettent sur le marché obligataire, ont, eux aussi, flambé. Par exemple, le taux à cinq ans, à 0,71 % quatre mois plus tôt, a ainsi plus que doublé, à 1,48 %. Cette situation devrait se poursuivre dans les prochains mois, si on en croit le consensus des analystes. Jusqu’à présent, sa portée reste toutefois limitée, tant sur les finances publiques que sur l’endettement des sociétés.
Une hausse des taux souverains plus faible que celle anticipée par l’Etat
Certes, au niveau souverain, la remontée des taux constitue une mauvaise nouvelle car elle se traduit mécaniquement par un renchérissement du service de la dette de la France. Toutefois, ce phénomène mérite d’être nuancé. En effet, les conditions d’emprunt de l’Etat demeurent, en dépit de l’appréciation récente des taux, particulièrement favorables. Comme vient de l’indiquer l’Agence France Trésor, qui gère la dette publique hexagonale, le coût moyen des financements de moyen et long terme levés durant les huit premiers mois de l’année s’inscrit à 1,44 %. Un niveau historiquement bas, à comparer avec une rémunération moyenne de 1,86 % en 2012 et de 2,8 % un an plus tôt. Le différentiel par rapport à la période d’avant crise est encore plus marquant puisque, entre 1998 et 2007, ce coût moyen s’établissait à… 4,15 % !