Sujet crucial pour les entreprises familiales, la transmission est peu étudiée en France. Une situation qu’entend réparer la nouvelle chaire de l’université Paris-Dauphine sur les entreprises familiales, qui lui consacre une conférence lundi 4 mars prochain.
Votre entreprise, Sisley, est l’un des sponsors de la nouvelle chaire de l’université Paris-Dauphine sur les entreprises familiales. En quoi est-il important de développer la recherche sur le sujet de la transmission ?
Le sujet des entreprises familiales est de plus en plus étudié dans le monde, car c’est un modèle qui présente des particularités propres, tout en étant performant. Pourtant, bien qu’il soit clé pour l’économie, il reste encore méconnu en France, en particulier des pouvoirs publics car il existe trop peu d’informations le concernant. C’est pourquoi il nous a paru important de soutenir la création de cette chaire pour disposer d’indicateurs précis nous permettant de mesurer le poids des entreprises familiales, l’enjeu qu’elles représentent pour l’économie. Dans ce cadre, il est fondamental de mieux appréhender l’impact économique des transmissions d’entreprises. Malgré les dispositifs d’abattement introduits par la loi Dutreil, nous continuons en effet à souffrir d’un déficit de compétitivité en matière de coûts de transmission : alors que ces derniers sont estimés à quelque 5 % en moyenne de la valeur de l’entreprise en Europe, ils atteignent 16 à 17 % en France, si on additionne la distribution de dividendes fiscalisés pour financer la transmission et le coût de la transmission en ligne directe. Un montant qui, en fonction des modèles d’entreprise, représente, selon les estimations du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti), entre six et dix ans des profits de l’entreprise concernée. On voit donc que l’impact est loin d’être négligeable.