L’Afic organise ce jeudi 19 mai sa conférence annuelle sur le marché du capital-investissement. Comment se porte ce dernier en France ?
La tendance est plutôt positive pour le marché français du capital-investissement, qui enregistre depuis 2012 une croissance quasi continue. A 10,7 milliards d’euros en 2015, les investissements réalisés, en hausse de 23 % sur un an, sont revenus à leur plus haut niveau depuis 2007. Pour leur part, les montants collectés par les véhicules spécialisés s’inscrivent certes en léger retrait par rapport à 2014 (9,7 milliards d’euros, contre 10,1 milliards), mais ils avoisinent toutefois la moyenne d’avant-crise, de 10,5 milliards sur la période 2005-2008. Sur le plan des performances, le rendement net sur 10 ans offert par le capital-investissement hexagonal atteint 11,3 % par an, soit le double environ de celui des autres classes d’actifs. En outre, ce taux est comparable à celui offert au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Enfin, le bilan du point de vue social et économique est très favorable. Les chiffres d’affaires des entreprises accompagnées ont crû en moyenne de 22,4 % entre 2009 et 2014, contre une hausse du PIB nominal français de 10 %. En termes d’emplois, plus de 314 000 postes nets ont été créés, pendant que le secteur marchand en détruisait plus de 123 000.
Si le tableau d’ensemble est positif, certains acteurs du secteur, en particulier ceux de petite taille, font état de difficultés à lever des fonds. Comment l’expliquez-vous ?
Les grands fonds arrivent, il est vrai, à lever des capitaux plus facilement car ils peuvent notamment solliciter des investisseurs étrangers. Ceux de plus petite taille sont contraints de se tourner exclusivement vers des investisseurs français, qui sont malheureusement moins nombreux à investir dans le non-coté que...