«Nous devons nous préparer aux changements engendrés par les nouvelles technologies dans les techniques d’audit.»
Conseiller du président du Haut Conseil du commissariat aux comptes (H3C), vous venez d’être élu le 8 juillet pour quatre ans à la tête du CEAOB, le comité européen placé auprès de la Commission européenne qui rassemble les superviseurs européens de l’audit. La toute récente affaire Wirecard semble mettre en lumière notamment une défaillance des auditeurs. Est-ce un dossier sur lequel le CEAOB est appelé à intervenir ?
La Commission européenne a saisi l’Esma pour lui demander d’analyser les faits afin de comprendre ce qu’il s’est passé dans ce dossier. Le CEAOB, contrairement à l’ESMA, n’est pas un régulateur, il ne dispose d’aucun pouvoir propre, son rôle consiste à conseiller la commission sur les questions d’audit. Mais il est aussi un lieu où tous les superviseurs des Etats membres se réunissent pour échanger et harmoniser leurs pratiques en matière de contrôle de l’audit. A ce titre, quelles que soient les conclusions des investigations, nous pouvons et même nous devons chercher à tirer les leçons de cette affaire. Par exemple, on nous interroge sur la manière dont on peut traiter les alertes venant des tiers puisque, en l’espèce, le Financial Times a dénoncé un problème comptable. Nous pourrions, ainsi, être conduits à conseiller à la Commission de réfléchir au statut du lanceur d’alerte susceptible de s’adresser aux auditeurs car, en l’état, il n’est peut-être pas assez protecteur, notamment au regard de l’anonymat.
La crise sanitaire a compliqué les contrôles des auditeurs mais aussi les vôtres sur leurs travaux…
Nos avons dû en effet relever le défi des contrôles à...