L’Institut Montaigne vient de publier un rapport sur les dispositifs de partage de la valeur au sein des entreprises, à savoir l’intéressement et la participation. Les résultats de l’enquête montre notamment que ces outils sont trop peu utilisés, malgré leur intérêt.
Comment les dispositifs d’intéressement et de participation ont évolué ces dernières années ?
Lisa Thomas-Darbois, chargée d’études économie et finances publiques à l’Institut Montaigne : Depuis près de quinze ans, nous assistons à une stagnation des dispositifs de partage de la valeur en France. Sur la base des données de la Dares, entre 2006 et 2019, la part de la masse salariale des bénéficiaires affectée à ces outils est restée autour de 6 % à 7 %. De plus, le montant moyen de l’intéressement et de la participation par salarié a seulement progressé de 17 % sur la période, pour passer de 2 266 euros en 2006 à 2 660 euros en 2019. Il existe également de fortes inégalités entre entreprises et secteurs d’activités, avec des montants moyens plus ou moins élevés. Par exemple, dans le secteur de la restauration, les montants distribués au titre de l’intéressement sont de 1 300 euros, contre 5 500 euros dans le secteur du raffinage, soit un écart de 1 à 4.
Par ailleurs, ces outils sont trop peu développés au sein des entreprises de moins de 50 salariés. Seuls 4 % de leurs effectifs disposent d’un accord de participation, et 9 % d’un accord d’intéressement, contre respectivement 70 % et 69 % au sein des groupes de plus de 1 000 salariés.
Quelles sont selon vous les causes de cette stagnation ?
Lisa Thomas-Darbois : Nous avons identifié quatre freins principaux lors des auditions réalisées avec les entreprises au cours de notre enquête. D’abord, les dispositifs d’intéressement et de participation sont trop coûteux et complexes à mettre en œuvre. Si les grandes entreprises ont généralement des services dédiés pour gérer ces outils,...