Cinquième groupe bancaire en France, Crédit Mutuel Alliance Fédérale se distingue depuis plusieurs années par sa performance opérationnelle et par la qualité de sa relation client. Le président du groupe mutualiste, Nicolas Théry, compte bien mettre ce succès à profit pour aider ses clients à répondre aux défis, économique comme social, que soulèvent le retour de l’inflation et la nécessité d’accélérer la transition énergétique. Des enjeux qui passent aussi impérativement, pour la banque, par la maîtrise de ses données.
Malgré les chocs engendrés par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, les banques françaises ont plutôt bien résisté. Quels enseignements en tirez-vous ?
Nicolas Théry, président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale : Les différentes crises que nous avons traversées et leurs conséquences (ralentissement économique, inflation…) démontrent une chose : la pertinence et la solidité du modèle bancaire français, universel, relationnel et territorial. La preuve est faite que ce modèle est très résilient, car il repose sur une relation globale avec les clients, et est structuré autour des dépôts, du crédit, des services financiers ou autres et de l’assurance. Il permet d’amortir les chocs de marché et les crises. Certains produits bancaires, spécifiques au marché français, sont en outre très protecteurs pour leurs bénéficiaires : le modèle de crédit immobilier à taux fixe, par exemple, revient à injecter du pouvoir d’achat en période de hausse des taux, tout comme les livrets réglementés – un dispositif unique en Europe. Finalement, le risque lié aux taux repose exclusivement sur le secteur bancaire, qui en assume le coût.
Enfin, ces crises ont souligné la solidarité et l’engagement collectif de la profession. Lors de la crise sanitaire, les prêts garantis par l’Etat (PGE) ont été lancés grâce à un effort conjoint de l’Etat et des banques, avec une mise en place en quatre jours ! Les banques ont aussi spontanément décidé du report automatique de toutes les échéances de crédit pour les clients professionnels et entreprises.
Pourtant le secteur bancaire ne suscite toujours pas la confiance, comme on l’a vu récemment avec la violente réaction des marchés à la suite des faillites de banques régionales américaines et des déboires de Credit Suisse. Comment l’expliquez-vous ?