Depuis le début de la crise, les agences de notation ont cherché à renforcer les liens avec leurs clients en multipliant les publications d’analyses et de commentaires ainsi que l’organisation de conférences en ligne. Des initiatives appréciées par les entreprises, qui redoutent toutefois une amplification du nombre de dégradations dans les prochaines semaines avec, comme corollaire, une détérioration des conditions d’accès aux financements de marché.
En ce moment, il ne fait pas bon être un émetteur noté ! Depuis le début de la crise du Covid-19, la plupart des agences de notation ont en effet multiplié les actions sur les ratings de leurs clients, et ce dans des proportions exceptionnelles. «Depuis mi-mars environ, pour les émetteurs corporate non financiers, nous avons opéré 421 actions de notation en lien avec la crise du Covid (mises sous surveillance, dégradations…) au niveau mondial, ce qui représente environ 30 % de notre portefeuille d’émetteurs : toutes étaient négatives, illustre Aymeric Poizot, directeur de Fitch France. Plus de la moitié de ces actions, soit 250, concernent des dégradations de notes. C’est presque deux fois plus que ce que nous faisons habituellement… sur une année pleine !»
Les deux leaders de cette industrie, S&P Global Ratings et Moody’s, ne sont pas en reste. Tandis que la première a opéré près de 1 500 actions négatives sur l’ensemble de ses notations dans le monde depuis le début de la crise, la deuxième a indiqué avoir abaissé près de 300 notes corporate sur le seul mois de mars.
Alors que cette tendance affecte la quasi-totalité des secteurs d’activité et des qualités de crédit (investment grade comme high yield), les entreprises non financières américaines sont les principales touchées par cette tendance. Un constat qui s’explique à la fois par leur sur-représentation dans les secteurs d’activité les plus affectés par la crise (pétrole…) et par le fait que leurs structures...