Ces dernières années, la Bourse néerlandaise est devenue un concurrent sérieux de la place parisienne dans le domaine des opérations actions. Amsterdam a notamment tiré parti d’une réglementation plus flexible que celles des autres places financières européennes. Mais Paris, qui cherche aujourd’hui à renforcer son attractivité, n’a pas dit son dernier mot.
Amsterdam a remporté la mise ! Après plusieurs années d’hésitations entre cette dernière et New York, Vivendi a finalement coté sa filiale Universal Music Group (UMG) dans la capitale néerlandaise fin septembre. Cette opération, qui a valorisé le label à plus de 30 milliards d’euros, est venue rallonger la liste des introductions de grande envergure réalisées ces trois dernières années à la Bourse néerlandaise (membre historique du réseau Euronext créé en 2000). Ainsi, InPost et Allfunds y ont levé respectivement 3,2 et 2,2 milliards d’euros au premier semestre, et bouclé par là même deux des trois plus grandes augmentations de capital primaires européennes depuis janvier.
Une prééminence parisienne mise à mal
Autant d’opérations qui ont permis à Amsterdam de s’imposer comme la deuxième place d’Europe pour les introductions, derrière Londres mais devant Francfort et… loin devant Paris. « Au total, la capitale des Pays-Bas a concentré cette année 18,8 % des montants collectés dans le cadre de cotations en Europe, soit 9,5 milliards d’euros, précise Emilie Jadat O’Shea, responsable de la syndication actions chez Société Générale. Francfort en a capté pour sa part 17,7 % et Paris 5 %, soit 2,5 milliards d’euros. » De 9,4 % en valeur, la part représentée par Amsterdam dans le marché primaire actions (ECM) européen a dépassé sur les huit premiers mois de l’année celle de la capitale française, de 9,2 %, selon Dealogic. Une performance qui n’est pas sans commencer à susciter des inquiétudes, car la prééminence de Paris sur ce segment de marché d’Euronext n’avait jamais été, jusqu’alors, remise en question.