«Si la France veut conserver sa place de leader de l’attractivité en Europe, elle va devoir rester ouverte aux investisseurs qui seront amenés à faire des choix beaucoup plus drastiques entre les différents marchés.»
Vous venez de publier la dernière version de votre baromètre de l’attractivité de la France. Quelle est la particularité de cette vingtième édition ?
Cette nouvelle édition est exceptionnelle au moins à deux titres. D’abord sur la méthode. Normalement, l’enquête est menée en janvier et février, et les résultats sont valables et stables pour l’année… Mais à cause de la crise sanitaire et économique du Covid-19, nous avons donc dû procéder à une réactualisation fin avril et courant mai, afin de connaître les véritables intentions d’investissements et savoir ce que les dirigeants entendaient faire en France et en Europe en 2020. Ensuite, sur le fond, car fin 2019 la France se plaçait, pour la première fois de son histoire, en tête des pays d’accueil des investissements internationaux avec un plus haut niveau historique de 1 197 projets annoncés au cours de l’année, devant le Royaume-Uni (1 109 projets) et l’Allemagne (971 projets).
Cette première place de la France pourrait-elle être menacée par la crise économique ?
Notre enquête montre que cette crise a un impact sur les projets annoncés, mais n’affecte pas plus la France que ses voisins européens. En effet, malgré des révisions attendues sur les recrutements ou les montants investis, deux tiers des projets annoncés en 2019 (65 %) seraient maintenus, et ce en France comme au Royaume-Uni ou en Allemagne. Cela démontre aussi que, concernant ses mesures d’urgence d’adaptation à la crise, la France n’est aujourd’hui pas plus mal jugée que ses concurrents européens par les investisseurs étrangers. Du point de vue de certains dirigeants, la France a même été l’un des pays les plus réactifs pour amortir les effets économiques et sociaux les plus graves.
Toutefois, 66 % des entreprises interrogées songent à réduire substantiellement leurs projets en 2020 et 15 % du panel pense même à les reporter à 2021.
Dans ce...