Le producteur grenoblois de batteries électriques bas carbone Verkor a annoncé au printemps un prêt vert de près d’1,4 milliard d’euros pour financer sa gigafactory de Dunkerque. De nombreuses banques ont souhaité y participer afin de pousser cette locomotive industrielle, précieuse pour la France dans la perspective de ses objectifs climatiques.
Prioritaire dans le cadre de la stratégie de décarbonation de l’économie, la mobilité verte a le vent en poupe, et l’entreprise Verkor a su en tirer profit. Créé en 2020, le spécialiste grenoblois des batteries bas carbone a annoncé en mai dernier un prêt vert de 1,38 milliard d’euros pour financer sa gigafactory de Dunkerque, pilier de la « battery valley » promue par le gouvernement dans la région Hauts-de-France. Ce prêt vient compléter une levée de fonds en série C (800 millions d’euros) ainsi qu’une série de subventions (plus de 650 millions d’euros). Il concrétise également le soutien de la Banque européenne d’investissement en dette, annoncé dès septembre 2023.
Verkor a obtenu un montant de prêt plus élevé qu’attendu (il espérait initialement obtenir 1 milliard d’euros), car les investisseurs ont répondu présent pour ce projet majeur, qui pourrait générer plus de 1 200 emplois directs et 3 000 emplois indirects et sera vraisemblablement un atout de taille pour réussir la transition. « L’usine devrait produire dès fin 2025 des batteries représentant 16 GWh/an, pour progressivement monter jusqu’à 100 GWh/an à horizon 2030, indique Cédric Goarant, directeur administratif et financier de Verkor. Mais on ne compte pas s’arrêter là, car les besoins seront encore loin d’être couverts. Le manque à combler en Europe est estimé à 400 GWh/an à horizon 2030. »
«Le contrat commercial conclu avec Renault nous a permis de calibrer la dette, puisque le groupe s’est engagé à nous acheter 12 GWh/an de batteries pendant plusieurs années, soit 75 % de notre production.»