Si les activistes font de plus en plus appel à la responsabilité sociétale et environnementale (RSE) pour motiver leurs exigences à l’égard des dirigeants d’entreprise, un phénomène inverse, « anti RSE », commence à prendre de l’ampleur dans certains pays et pourrait atteindre la France. Selon certains activistes, le traitement de ces sujets ne doit pas prévaloir sur l’intérêt financier des actionnaires. Les entreprises doivent donc idéalement viser un juste milieu entre un traitement des questions de RSE conforme aux enjeux contemporains et le maintien de leur rentabilité.

L’activisme actionnarial est un phénomène aujourd’hui récurrent sur les marchés financiers. Si les campagnes activistes centrées sur des questions financières ou managériales ont connu un important essor au cours des dernières années, les activistes se saisissent désormais des problématiques sociétales. En effet, lorsqu’on demande aux entreprises de classer, parmi les demandes qui leur sont faites par les activistes, les plus courantes, celles relatives à la RSE arrivent dans le peloton de tête, les acteurs du marché anticipant d’ailleurs une forte progression du nombre de ces demandes au cours des prochains mois. La raison de cet engouement des activistes pour les questions liées à la RSE semble tenir à leur volonté de promouvoir un caractère plus responsable de leurs investissements, tant pour leur image que pour la rentabilité financière que cela pourrait engendrer. A cette fin, certains activistes multiplient les demandes pour que les sujets de RSE soient mieux pris en compte dans les politiques des entreprises.
Egalement, au-delà de la problématique de fond, se cache celle de la transparence. Les demandes en ce sens rencontrent un succès grandissant auprès des activistes qui avancent qu’une meilleure transparence témoignerait d’une prise en compte effective des problématiques RSE par les entreprises et conduirait in fine à une diminution du nombre de campagnes. Néanmoins, cette tendance globale doit être nuancée par l’observation, dans certains pays, d’un nouveau phénomène de demandes anti RSE, qui visent à faire réduire les engagements pris par les entreprises afin qu’elles se focalisent davantage sur le rendement des actionnaires.