Depuis trois mois, les taux d’intérêt de moyen et long termes sont repartis à la hausse au sein de la zone euro. Selon les économistes, la tendance devrait se poursuivre sous l’effet notamment de la reprise économique et d’une politique monétaire européenne appelée à se durcir en comparaison de celle de la Fed.
Six semaines après avoir annoncé une accélération du rythme de ses rachats d’actifs et six semaines avant l’actualisation de ses prévisions de croissance et d’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé sa politique inchangée jeudi dernier, à l’occasion de la réunion de son Conseil des gouverneurs. Ce statu quo était, il est vrai, attendu. Pour autant, il ne fait pas les affaires des émetteurs, alors que les taux d’intérêt ont déjà rebondi d’une trentaine de points de base depuis trois mois.
Un rebond de l’inflation
Selon les économistes interrogés par Option Finance, cette tendance est en effet appelée à se poursuivre. « Déjà, la levée progressive des restrictions sanitaires dans les pays européens à compter de mai laisse présager un rebond significatif de l’économie de la zone euro durant le second semestre », signale Cyril Regnat, stratégiste chez Natixis. Face à cette perspective, les opérateurs de marché s’attendent à ce que la BCE soit contrainte, à moyen terme, de rendre sa politique monétaire moins accommodante. « Le taux d’inflation devrait s’établir dans les prochains mois autour de 2,3 % compte tenu d’une combinaison de facteurs (renchérissement des prix de l’énergie, remontée de la TVA en Allemagne…), soit à un niveau supérieur à la cible de l’institution (inférieur à, mais proche de 2 %), indique Michel Martinez, chef économiste pour l’Europe chez Société Générale CIB. Une fois levé l’essentiel des restrictions sanitaires et la croissance au rendez-vous, la BCE pourra...