Foisonnante de nouvelles solutions et d’innovations destinées à rendre l’agriculture plus performante et durable, l’agritech française doit encore convaincre les investisseurs pour accélérer. L’objectif ? Faire émerger des leaders mondiaux du secteur afin que la France soit à la hauteur de son rang de sixième exportateur mondial de produits agricoles, et de premier pays producteur en Europe.
Avec 490 millions d’euros levés en 2023, l’agritech, dont l’objectif est à la fois d’améliorer la performance de l’agriculture et de la rendre plus durable, a plus que quintuplé ses financements en cinq ans, en France. Pour autant, cela suffira-t-il à transformer l’agriculture et à « innover pour une alimentation saine, durable et traçable », conformément à l’objectif n° 6 du plan de financement de l’innovation France 2030 ? « Assurément, non », selon Jérôme Le Roy, PDG de la start-up Weenat et cofondateur et président de La Ferme Digitale, association qui a pour but de promouvoir l’innovation et le numérique dans l’agriculture. « Malgré la hausse des financements, l’agritech reste un secteur largement sous-financé, estime-t-il. Il requiert de la patience et beaucoup de moyens pour mener à bien les expérimentations. Or, les fonds d’investissement ne sont pas toujours prêts à prendre ce risque. »
Ainsi, après le record de levées enregistré en 2022 (668 millions d’euros), il est urgent d’accentuer le soutien à cet écosystème florissant, qui a su se structurer malgré les faibles moyens dont il disposait, tout en faisant preuve d’une grande résilience pendant la crise du Covid, mais aussi lorsque les financements dans le monde de la tech se sont faits plus rares. « A La Ferme Digitale, nous sommes passés de cinq entrepreneurs cofondateurs accompagnés de 35 collaborateurs en 2016 à plus de 145 membres aujourd’hui, employant près de 3 500 salariés, souligne Jérôme Le Roy. Notre...