Première société française à publier son rapport CSRD, Sanofi, dont vous êtes le responsable ESG, a anticipé très en amont ses travaux de reporting. Comment avez-vous préparé votre rapport CSRD, alors même que les clarifications réglementaires n'ont été publiées que courant 2024 ?
Laurent Lhopitallier : Nous avons débuté très tôt nos travaux, dès la publication de la directive CSRD en 2022. Le cœur du réacteur, c’est la double matérialité car elle définit les normes à développer en fonction des enjeux de durabilité recensés. Nos premiers travaux se sont avérés insuffisamment documentés et précis lorsque nous avons rencontré nos commissaires aux comptes fin 2023. Nous avons donc poursuivi le travail et listé un total de 34 sujets matériels correspondant à environ 2 000 indicateurs. L’un des principaux défis était d’interpréter les textes réglementaires car nous manquions de lignes directrices sur la CSRD : les guides d’application de l’Efrag n’ont été publiés que mi-2024. Il y a donc eu un grand travail d’interprétation des normes car, en raison d’un planning serré, nous ne pouvions pas ajuster le reporting au fil des éclaircissements réglementaires. Nous étions dans l’obligation de diffuser notre rapport CSRD dès février, à l’occasion de la publication de notre document d’enregistrement universel.
Quelles équipes ont participé à l’écriture du rapport ?
Laurent Lhopitallier : Nous avons demandé aux équipes opérationnelles de se pencher sur les sujets qui les concernaient, sous la coordination du service ESG qui a assuré la...