La ville de Paris a été désignée la semaine dernière pour accueillir à partir de 2019 le siège de l’Autorité bancaire européenne (ABE), contrainte de quitter Londres en raison du Brexit. Est-ce une bonne nouvelle pour la place financière française ?
Indiscutablement, oui. Les places de Paris, Francfort, Luxembourg et Dublin se livrent depuis plusieurs mois une compétition acharnée en vue d’accueillir les institutions et les activités financières aujourd’hui basées dans la capitale britannique. Dans ce contexte, la venue de l’ABE en France nous permet de marquer un point, principalement face à Francfort. La symbolique est d’autant plus forte que l’ABE exerce un rôle essentiel dans le système bancaire européen : en tant que régulateur, elle a en effet pour mission d’assurer la stabilité financière dans l’ensemble de l’Union européenne (UE), via notamment la mise en place de règles communes aux différents pays. Dans la mesure où le Brexit va se traduire par un éclatement des activités opérées depuis Londres dans plusieurs Etats, l’ABE devra alors s’assurer que ce phénomène ne génère pas de nouveaux risques pour le système financier, ce qui est censé renforcer ses prérogatives dans les prochaines années. Face à ce constat, le choix de Paris ne peut qu’améliorer la réputation et le rayonnement de la place.
Quels facteurs ont pesé pour que la France l’emporte ?
Avant tout, un paramètre exogène a probablement eu une influence majeure, au détriment de Francfort. Alors que la ville allemande héberge déjà la Banque centrale européenne et...