Fruit de la collaboration entre plusieurs banques centrales et des opérateurs privés, un Code global de bonne conduite sur le marché des changes avait vu le jour courant 2017. En dépit des réserves initiales de certains banquiers et trésoriers quant à l’efficacité d’un tel document, non contraignant, les utilisateurs de produits de couverture reconnaissent qu’il aura permis d’améliorer les pratiques, notamment en matière de transparence sur les prix.
Un malheureux hasard de calendrier. En mai dernier, la Commission européenne condamnait à hauteur de 1,07 milliard d’euros six banques (Barclays, JPMorgan, Citi, HSBC, Mitsubishi UFJ Financial Group et RBS) pour des faits de manipulation du marché des changes. L’annonce intervenait quelques jours seulement avant le deuxième anniversaire du… Code global de bonne conduite sur le marché des changes ! Visant à «garantir la robustesse, l’équité et la transparence» des opérations en devises réalisées, ce document à la portée non contraignante a vu le jour en mai 2017 sous l’égide de la Banque des règlements internationaux. En fixant une cinquantaine de principes, il couvre des thématiques allant de la gouvernance à l’éthique, en passant par le règlement-livraison, la gestion des risques ou encore la conformité.
Une collaboration public-privé
Il en fallait toutefois davantage pour que cette énième sanction suffise à décourager les promoteurs de cette initiative, dont la mise en œuvre avait nécessité deux ans de travaux. «Les infractions récemment dénoncées par les autorités se sont déroulées plusieurs années avant l’entrée en vigueur du Code, insiste un banquier. Depuis l’adoption de ce dernier, aucun débordement, du moins majeur, n’a été observé !» Faut-il y voir un lien de cause à effet ? De nombreux praticiens en sont convaincus. «Certes, des démarches semblables avaient déjà été lancées dans le passé, notamment par l’ACI Financial Markets Association qui avait publié le premier Code de bonne conduite relatif...