Près de 25 ans après avoir disparu, les bourses régionales pourraient renaître de leurs cendres en France. Un amendement au projet de loi Macron propose en effet de réfléchir à la création de places de cotations locales, à l’image de celle lancée à Lyon en 2014. Pas question toutefois de recréer des bourses «à l’ancienne» : l’objectif est avant tout de mettre en place de nouveaux circuits «courts» de financement en fonds propres.
Après la société spécialisée dans la production de surfaceuses à glace pour les patinoires Euroglass (2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013) en juillet 2014, deux autres entreprises rhônalpines, Processium et Mille et Un Repas, s’apprêtent à effectuer leur introduction en bourse, prévue d’ici fin avril… à Lyon ! Depuis l’an dernier, il est en effet possible pour des PME de se coter sur cette plateforme régionale – nommée Place d’échange –, créée par les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) de la ville et de la région Rhône-Alpes, avec le soutien de l’association Lyon Place Financière et Tertiaire et de la Caisse des Dépôts. Gérée par l’opérateur boursier Alternativa, cette initiative pourrait bien s’étendre à d’autres villes, notamment suite à l’adoption d’un amendement au projet de loi Macron (voir encadré ci-contre) à ce sujet.
Les bourses d’antan étaient devenues inefficaces
L’idée a tout de même de quoi surprendre, alors que la totalité des places régionales – Lyon, Nantes, Lille, Marseille, Nancy et Bordeaux – ont fermé leurs portes il y a près d’un quart de siècle ! Leur disparition le 24 janvier 1991 s’était inscrite dans un mouvement d’informatisation croissante des échanges de titres : initié dans les années 1980, il a permis l’émergence de la cotation en continu, ce qui a rendu obsolète le modèle des bourses fonctionnant avec des titres physiques. «Compte tenu des avancées technologiques, il n’était plus nécessaire de maintenir des places régionales dont il fallait assumer les coûts de...