Dans la foulée des grands groupes, un nombre croissant d’entreprises de taille intermédiaire prennent des participations minoritaires au capital de start-up. Unedémarche qui leur permet d’anticiper, voire de tirer parti, d’éventuelles ruptures technologiques. Pour optimiser ces partenariats, la plupart de ces ETI internalisent leur dispositif d’investissement.
En mai dernier, le troisième baromètre annuel du corporate venture publié par Deloitte et Orange Digital Ventures tirait la conclusion suivante : la pratique, qui consiste pour des entreprises à prendre des participations minoritaires dans des start-up à des fins opérationnelles ou financières, reste, en France, principalement l’apanage des grands groupes. «A fin 2018, les trois quarts des 38 corporate venture capitalists français recensés dans l’Hexagone appartenaient au CAC 40», confirme Julien Maldonato, associé industrie financière chez Deloitte France.
Un constat univoque, qui ne rend pas compte, toutefois, d’une tendance à l’œuvre depuis peu dans le capital-risque d’entreprises : dans la foulée des grands groupes, les ETI commencent elles aussi à recourir à ce vecteur d’innovation ouverte. «L’an dernier, nous avons identifié une dizaine d’entreprises de taille intermédiaire actives dans le corporate venture, dont Soitec, Naturex, Mobivia, ou Radiall, sans pour autant les comptabiliser faute de données circonstanciées. Ce chiffre est en progression par rapport à l’année précédente», confie Julien Maldonato. Investi lui aussi, l’équipementier automobile Novares (1,12 milliard d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice précédent) a bouclé en février dernier, avec son entrée au capital d’Acrtonica, la troisième prise de participation de son fonds Novares Capital Venture créé en 2018.
Cet élan est confirmé par Olivier Tilloy, fondateur de Techmind, jeune société de conseil...