Après avoir connu un fort engouement à ses début, le crowdfunding voit sa croissance marquer le pas depuis quelques mois. La faiblesse des taux comme une politique fiscale moins incitative, remettent en cause l’intérêt des plateformes traditionnelles. Pour résister, les acteurs du marché cherchent de nouvelles pistes de développement.
La plateforme de crowdlending Unilend qui fait faillite en octobre dernier, la plateforme de crowdequity Smartangels qui change d’activité en janvier, des projets à financer qui manquent, un nombre de prêteurs qui devient insuffisant… Malgré ses 112 plateformes (hors celles opérant sur le don) immatriculées auprès de l’Orias (registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance) ou du Regafi (registre des agents financiers) fin 2018, le crowdfunding s’essouffle : la croissance du secteur (hors dons) s’établit à 26 %, après 54 % en 2017, selon le baromètre du crowdfunding réalisé par KPMG et Financement participatif France (FPF). Surtout, les montants collectés restent limités avec 320,1 millions d’euros en 2018, après 253 millions d’euros en 2017.
Un succès rapide
Pourtant, lorsque le financement participatif, qui permet aux particuliers de financer directement des projets, a émergé il y a environ cinq ans, il a suscité rapidement un fort engouement. «En 2014, le gouvernement français de l’époque a apporté un cadre légal au crowdfunding, et une soixantaine de plateformes se sont créées dans la foulée», rappelle Olivier Goy, président d’October, plateforme généraliste spécialisée dans le prêt, qui a collecté en 2018 plus de 111 millions d’euros et financé 190 projets. Certaines que les projets et investisseurs allaient affluer, une partie de ces structures ont levé des fonds conséquents.
«Estimant que les volumes à traiter allaient croître fortement, plusieurs plateformes ont très...