Lancée en 2017, la restructuration financière de Bourbon ne s’est achevée qu’en décembre dernier. Une durée exceptionnellement longue qui tient à l’âpreté du bras de fer ayant opposé le fondateur du groupe à ses principaux créanciers, mais aussi à la structure de la dette à épurer, composée d’une variété d’instruments soumis à diverses législations.
Bourbon a-t-il enfin sorti la tête de l’eau ? Le 16 décembre dernier, le groupe spécialisé dans les services maritimes offshore (720 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019) se réjouissait de la décision du tribunal de commerce de Marseille qui venait de mettre un terme à la procédure de redressement judiciaire dans laquelle il était englué depuis août 2019. Ce retour à la normale a été rendu possible en grande partie grâce aux accords signés quelques jours plus tôt avec les créanciers de la société, qui lui ont permis de réduire de plus de moitié son endettement.
Un assainissement sur lequel Bourbon et ses partenaires travaillaient depuis le second semestre… 2017. « Une restructuration sur une durée aussi longue est assez inédite, retient François Guichot-Pérère, associé-gérant chez Lazard et conseil de Bourbon sur les aspects financiers. A titre de comparaison, celles récemment menées par Technicolor ou Europcar ont été bouclées en à peine trois mois ! » Une spécificité parmi d’autres de ce dossier que ses parties prenantes considèrent comme « absolument hors norme », à l’instar de Philippe Druon, associé responsable de la pratique restructuring chez Hogan Lovells et conseil de l’entreprise.
Un premier réaménagement inefficace
Il faut remonter à 2015 pour voir les finances de Bourbon commencer à tanguer. Profitant de l’exploitation intensive des hydrocarbures de schiste, les Etats-Unis viennent alors de devenir les premiers producteurs de pétrole au monde, devant l’Arabie saoudite. Malgré une offre d’or...