Si le marché français des placements privés continue d’attirer chaque année de nouvelles entreprises, les montants levés ne parviennent pas à décoller. Afin de doper l’activité, les acteurs de la place de Paris cherchent notamment à simplifier les processus d’émission.
Lors de la naissance du marché français des placements privés, courant 2012, les professionnels à l’origine de sa création, banquiers et avocats spécialistes des marchés de capitaux en tête, se montraient ambitieux. D’après eux, 6 à 8 milliards d’euros allaient en effet être levés sous la forme d’Euro-PP, à moyen terme, chaque année. Presque sept ans plus tard, on en est pourtant loin. «Selon nos estimations, 2,3 milliards d’euros ont été émis par des entreprises françaises en 2018, indique Laurence Mouratille-Levy, managing director, origination marchés de capitaux, chez Société Générale CIB. C’est légèrement moins qu’en 2017 (2,7 milliards) et qu’en 2016 (3,3 milliards), et moins que sur la période 2013-2015, au cours de laquelle les émissions atteignaient quelque 4 milliards d’euros en rythme annuel.» Certes, les chiffres recensés varient d’une banque à l’autre.
«Dans la mesure où une part importante et croissante des opérations est réalisée sous un format privé, certaines d’entre elles demeurent confidentielles et n’apparaissent pas, de fait, dans les statistiques, prévient Floriano Ascensao, head of european credit private placement group chez Crédit Agricole CIB. Il est très compliqué d’avoir une vision précise et exacte de l’activité réelle.» Cependant, toutes les parties prenantes s’accordent à dire que les volumes soit ont reculé en 2018, soit se sont au mieux stabilisés.
Un intérêt toujours marqué des diverses parties
Ce constat n’entame toutefois pas l’optimisme des praticiens, pour qui la dynamique observée l’an...