Faisant notamment appel à l’épargne des particuliers, le marché des émissions obligataires belge attire chaque année plusieurs entreprises françaises. Pour y être éligibles, encore faut-il toutefois que ces dernières répondent à certains critères, parmi lesquels le fait d’avoir une notoriété dans ce pays.
Pour Vranken Pommery, c’est presque devenu un rituel avant les vendanges. Comme chaque année depuis 2013, le producteur et distributeur de champagne vient de procéder à une émission obligataire en Belgique. Il a ainsi levé 125 millions d’euros en juillet dernier, après un placement comparable en mai. Un choix qui s’explique par la volonté d’allonger la maturité de sa dette. «Notre activité est très capitalistique, rappelle Patrice Proth, secrétaire général chez Vranken Pommery. Alors que nous n’étions financés que via le secteur bancaire, nous avons fait le choix en 2013 d’élargir nos sources de financement en optant pour le financement obligataire, en réalisant deux émissions, l’une sur le marché français, l’autre sur le marché belge.»
Ce dernier se distingue notamment du marché français par la structure de sa base d’investisseurs, composée de nombreux épargnants habitués historiquement à financer les entreprises. De bon augure pour celles-ci, d’autant que ce marché tend à se démocratiser. «Il y a encore quelques années, celui-ci était réservé aux grandes entreprises, poursuit Patrice Proth. Il s’ouvre désormais de plus en plus aux ETI et même à certaines PME.» Les maturités offertes constituent un autre atout pour les emprunteurs. «Les émissions affichent généralement à une échéance de cinq à sept ans, ce qui permet d’aller chercher de la dette mature», apprécie Patrice Proth.
Un marché difficile d’accès
Toutes les sociétés ne peuvent toutefois pas se lancer dans ce type d’opération, le marché retail...