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FINANCEMENT

Le marché obligataire corporate en suspens

Publié le 23 mars 2023 à 16h14

Ivan Best    Temps de lecture 4 minutes

Après un début d’année sur les chapeaux de roues, le marché primaire des obligations corporate est encalminé depuis début février. La hausse des taux, puis les inquiétudes concernant le secteur bancaire sont à l’origine de cette rechute.

Saint-Gobain, Arkema, Tereos (marque Béghin Say), ALD, ASF (groupe Vinci), Spie, Air France, EDF, Engie et même Isabel Marant… le mois de janvier avait été marqué par une profusion d’émissions obligataires, qui donnaient à penser que les émetteurs corporates français étaient de retour, y compris ceux de la catégorie high yield. Il était bien entendu que le rythme allait faiblir un peu en février, compte tenu de la « quiet period », liée à la publication des résultats annuels, mais que les projets d’émission allaient reprendre rapidement après une courte pause. Las… mis à part Iliad et Kering, les corporates français ont disparu du paysage des émissions obligataires euro depuis la fin du mois de janvier. Il y a plusieurs explications à cette évolution. D’abord, la profusion d’émissions en janvier a été sans doute liée à l’anticipation de certaines opérations. « Le profil de cette année 2023 est assez atypique, relève Blaise Bourdy, responsable des émissions de dettes pour les sociétés non financières chez Société Générale CIB en France, Belgique et Luxembourg. Des émetteurs comme Air France ou EDF sont venus se présenter sur le marché beaucoup plus tôt que prévu, voulant mettre à profit les conditions financières très favorables du début de l’année. »

«Les émissions high yield étaient de retour en janvier, mais elles risquent de rester rares au cours des mois à venir.»

Jérôme Pellet Head of corporate and public sector debt capital markets origination ,  HSBC France

Un bilan favorable pour le début de l’année

De fait, les taux souverains ont baissé sensiblement début janvier, sous l’effet d’anticipations du reflux accéléré de l’inflation.

Conséquence positive de cette « euphorie » : même en prenant en compte le gel du marché en février-mars, le bilan de l’ensemble du début de l’année apparaît favorable. Entre le 1er janvier et le 10 mars, « le volume a plus que...

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