Quelles conséquences l’escalade de violences entre les Etats-Unis et l’Iran, culminant avec l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani le 3 janvier, a-t-elle eues sur le pétrole ?
La réaction du marché à ces tensions a été plus mesurée que par le passé. Le baril de WTI est passé de 60,50 dollars avant l’attaque américaine qui a tué le général Soleimani à 65,50 mercredi dernier, soit une hausse de l’ordre de 8 %. Mais il s’est ensuite replié à 59 dollars jeudi, suite aux représailles iraniennes : perçues comme d’ampleur limitée, elles semblent mettre fin à l’escalade des tensions et ont rassuré le marché. Cette réaction mesurée s’explique aussi par l’état de l’offre et de la demande d’or noir. Nous sommes dans une situation de léger excès d’offre qui maintient les prix relativement bas. Par ailleurs, la production iranienne n’étant déjà plus exportée sur les marchés internationaux du fait des sanctions américaines, ces nouvelles tensions n’ont pas d’impact supplémentaire sur l’offre. Malgré tout, il me semble que le marché se réconforte un peu vite sur l’issue de ces tensions. Autant il avait été rapidement clair que les événements de ces derniers mois (attaque de tankers dans le détroit d’Ormuz, bombardement de deux raffineries saoudiennes) allaient avoir peu d’impact sur la production de pétrole, autant l’assassinat du général Soleimani rebat les cartes dans la région en soudant Iraniens et Irakiens contre les Etats-Unis : cela pourrait conduire à des attaques communes en Irak et à une perturbation de la production de pétrole.
Dans ce contexte, comment voyez-vous évoluer le prix du baril en 2020 ?
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