Sous l’impulsion de quelques grands donneurs d’ordre, le reverse factoring commence à se diffuser parmi les entreprises françaises. Cette solution innovante permet ainsi de réduire les délais de paiement des fournisseurs sans impacter le besoin en fonds de roulement de l’acheteur.
En déployant une solution de reverse factoring (ou affacturage inversé) – fournie par BBVA – pour sa centrale d’achat en France, le groupe de logistique CAT (Compagnie d’Affrètement et de Transport), fait figure de précurseur parmi les entreprises de taille moyenne françaises. «Nous avons découvert cette solution par l’intermédiaire de notre filiale espagnole, qui l’a mise en place depuis deux ans déjà, explique Philippe Gaultier, trésorier du groupe CAT (1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2013). Elle consiste pour une entreprise à proposer à ses fournisseurs locaux une solution d’affacturage sur le portefeuille de créances la concernant, en réponse aux fortes pressions qu’ils exercent pour réduire les délais de paiement.»Contrairement à la France où il reste méconnu, le reverse factoring est assez répandu au Royaume-Uni, en Italie, mais surtout en Espagne, où il représente la moitié de l’activité d’affacturage, soit 57 milliards d’euros de flux annuels. «Lors du boom immobilier espagnol, il y a 20 ans, les grands groupes de construction nationaux ont cherché des solutions bancaires afin de conserver de longs délais de paiement, autour de 180 jours, sans pénaliser leurs fournisseurs, explique David Peyroux, executive director, responsable global trade finance chez BBVA France. Depuis, ces solutions se sont démocratisées aux entreprises espagnoles, quel que soit leur secteur d’activité.»
Des solutions accessibles à partir de quelques millions d’euros de créances
En France, quelques grands groupes comme Carrefour ou EDF ont adopté cette...