Sous l’effet des lois Hamon, Macron et bientôt Sapin 2, les règles applicables en matière de publication des états financiers d’entreprises, de recouvrement de petites créances et de sanction contre les retards de paiement ont évolué ou sont en passe de le faire. Initialement inquiets, les professionnels de la gestion du poste client voient au contraire apparaître de nouveaux besoins chez leurs clients.
L’année dernière, les spécialistes de la gestion du poste client étaient vent debout contre le projet de loi Macron. Il faut dire que, selon eux, certaines dispositions du texte allaient au mieux compliquer le déroulement de leurs missions, au pire provoquer une baisse de leurs revenus. Mais alors que la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques a été adoptée en l’état il y a plus d’un an (7 août 2015) et que de nombreux décrets d’application ont depuis été publiés, force est de constater que ces inquiétudes étaient en grande partie… exagérées ! Loin de voir leur activité affectée, de nombreux acteurs ont au contraire vu émerger de nouvelles opportunités.
L’accès aux informations dites «confidentielles» autorisé
D’abord, la mesure visant à restreindre l’accès aux données financières des entreprises tend à se traduire par des effets bénéfiques. Elargissant le cadre de la loi Hamon de 2014, la loi Macron autorise les entreprises ayant clos leur résultat au 31 décembre 2015 à conserver leur compte de résultat confidentiel dès lors qu’elles comptent moins de 50 salariés, que la taille de leur bilan est inférieure à 4 millions d’euros et que leur chiffre d’affaires n’atteint pas 8 millions d’euros.
De prime abord, une telle disposition paraît défavorable aux spécialistes de la gestion du poste client. «Depuis la mise en place de cette mesure en 2014, nous avons constaté une baisse de 25 % à 27 % du nombre de bilans et de comptes de résultats enregistrés dans nos données, constate Charles Battista, vice-président de la Figec. Or de telles données sont indispensables aux assureurs crédit et aux sociétés d’informations pour évaluer la solvabilité des sociétés.»