La cour de Paris a examiné en appel durant tout le mois de novembre les condamnations prononcées en 2011 par le tribunal correctionnel contre Jean-Marie Messier et Guillaume Hannezo. Retour sur les années Messier au sein de Vivendi.
Douze ans après les faits, la plongée dans le dossier Messier à l’occasion de son réexamen par la cour d’appel de Paris donne un peu le vertige. Flash-back : le 11 décembre 2001, Jean-Marie Messier, alors PDG de Vivendi Universal, déclare aux Echos : «Le groupe sera vraiment net de dette au 1er janvier prochain.» Puis le 19 décembre, un communiqué de presse indique : «Sur une base pro forma au 1er janvier 2001, Vivendi Universal sera donc net de dettes pour ses activités communication.»
Or, l’instruction judiciaire ouverte sur plaintes (multiples) des «petits» actionnaires révèle que l’endettement effectif de VU à cette date s’élève à 12 milliards d’euros, auxquels il convient d’ajouter les 15 milliards de dette de Vivendi Environnement. Pour la justice, l’information trompeuse est caractérisée. Mais elle ne s’arrête pas au PDG auteur de la diffusion ; pour elle, Guillaume Hannezo, alors directeur financier de Vivendi Universal, est aussi coupable. Dans son jugement du 21 janvier 2011, le tribunal correctionnel de Paris affirme à son propos : «Son rôle déterminant dans l’élaboration de la communication financière du groupe, tel qu’il résulte notamment de certains échanges internes (…) permet de le considérer comme coauteur.»
C’est ainsi que Guillaume Hannezo est reconnu coupable de diffusion d’information trompeuse s’agissant du communiqué de presse. En revanche, le tribunal admet – à regret – qu’on ne peut le tenir responsable des déclarations de son président à un...