Vous publiez aujourd’hui l’édition 2018 du baromètre EY de l’attractivité de la France réalisée auprès de 208 dirigeants étrangers. Quel bilan dressez-vous de l’année 2017 ?
Notre premier constat est très encourageant car 2017 est la deuxième année de progression consécutive après une décennie difficile pour l’attractivité de la France. Nous assistons à un redressement spectaculaire en nombre de projets annoncés par les investisseurs étrangers : 1 019 l’année dernière. C’est une année record !
Par ailleurs, pour la première fois, nous observons un resserrement du classement européen, qui était totalement dominé par le Royaume-Uni depuis dix ans. C’était le succès du Grand Londres en tant que capitale tertiaire et financière et d’une économie très ouverte aux investissements étrangers… qui en avait même cédé quelques grands fleurons historiques tels que Jaguar. L’Allemagne, quant à elle, jouait son rôle de cœur industriel de l’Europe. La France était en retrait, d’abord pour des raisons de compétitivité. Désormais, les trois grandes économies européennes, où se jouent la plupart des décisions d’investissements stratégiques, sont au coude à coude.
Enfin, ces nouveaux investissements sur le territoire français s’accompagnent d’une amélioration très sensible de l’image de notre pays et de la confiance que nous accordent les dirigeants étrangers sur l’attractivité à trois ans (55 %), alors qu’elle n’est que de 45 % en Allemagne et que le Royaume-Uni s’effondre avec 30 % de confiance à trois ans.
Quelles sont les raisons de cette embellie de l’attractivité française ?
La première raison est la conjoncture économique : la croissance en Europe, et notamment en France, est le premier motif de réinvestissement des dirigeants étrangers.
La deuxième est que la France a entrepris un certain nombre de réformes de compétitivité depuis la crise financière : le pacte de compétitivité et le CICE, dans un premier temps, puis, plus récemment, l’annonce de la réduction de l’impôt sur les sociétés lors de la dernière loi de finances et les ordonnances travail de septembre dernier.