A la recherche d’opportunités de croissance plus prometteuses, les entreprises françaises repartent à l’assaut de sociétés américaines. Au détriment de cibles implantées dans les pays émergents, confrontées à trop d’incertitudes économiques.
OPA de Dassault Systèmes sur Accelrys, d’Imerys sur Amcol : sur les deux premiers mois de 2014, deux grandes entreprises françaises ont annoncé des acquisitions sur des cibles américaines. Des opérations qui confirment une tendance initiée l’an dernier avec quelques rachats phares, comme celui de BioFire par bioMérieux, ou encore de Generali US par Scor. Et d’après certains banquiers d’affaires, cette dynamique devrait se poursuivre. «Alors qu’il y a deux ans il y avait peu de demande pour ce marché, ce type d’opérations représente désormais entre 20 et 30 % de notre activité, et plusieurs deals sont en cours d’étude», témoigne ainsi Jérôme Morisseau, managing director chez Citi.
Ce phénomène s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs. En premier lieu, les marchés émergents, qui avaient focalisé l’attention des acquéreurs français depuis quelques années paraissent moins prometteurs pour les investissements. Le ralentissement de la croissance et les turbulences financières enregistrées ces derniers mois par ces pays incitent les acheteurs potentiels à reconsidérer les pays occidentaux, et en particulier les Etats-Unis, où les évolutions monétaires sont moins heurtées. «Pour une entreprise française qui détient une filiale dans un pays dont la monnaie se dévalue fortement, la valorisation et la performance des entités qu’elle possède chutent, ce qui pèse à son tour dans sa performance globale», explique Jérôme Morisseau. En outre, les Etats-Unis offrent aujourd’hui des...