Les assureurs-crédits voient leur activité de caution croître significativement, alors que l’offre des banques sur ce marché, en conséquence de la réglementation Bâle 3, commence à se tarir. Toutefois, ils restent très sélectifs quant aux dossiers auxquels ils apportent une garantie financière.
La prudence des banques françaises ne se traduit pas seulement par un resserrement des vannes du crédit aux entreprises. En effet, soucieuses de ménager leur exposition au risque pour s’aligner sur la réglementation Bâle 3, elles réduisent leur offre sur l’ensemble de leur gamme de produits financiers à destination des sociétés. C’est le cas, entre autres, de la caution, qui permet de sécuriser les transactions entre entreprises (voir encadré). «En effet, les banques commencent progressivement à reculer sur ce marché au profit d’autres acteurs historiques, comme les assureurs-crédits», témoigne Gilles Goaoc, directeur caution chez Euler Hermes.
Une forte croissance des cautions des assureurs-crédits
Certes, les assureurs-crédits sont eux aussi présents depuis très longtemps sur ce marché. «Atradius accorde des cautions depuis plus de cent ans en France !» rappelle Bruno Pesché, directeur caution chez Atradius France. Toutefois, ces derniers représentaient jusqu’alors une part marginale du marché. «Généralement, lorsqu’une entreprise avait besoin de mettre en place une caution pour sécuriser l’un de ses contrats, elle se tournait tout naturellement vers sa banque, qui pouvait également assurer cette fonction», explique Didier Bisch, responsable cautions et garanties spécifiques chez Coface.
Néanmoins, l’activité des assureurs-crédits connaît un fort développement depuis peu. «Sur les quatre dernières années, le chiffre d’affaires de notre métier de cautionnement a augmenté de 40 %, témoigne ainsi Bruno Pesché. Nous avons émis en 2013 pour un équivalent de 4 milliards d’euros de nouvelles lignes de caution en France.»