Traditionnellement utilisées par les start-up, les opérations de renforcement de fonds propres «en plusieurs tranches» réalisées par l’émission d’actions ordinaires intéressent un nombre croissant de sociétés plus matures. Ce modus operandi permet notamment aux émetteurs de limiter la dilution de leur actionnariat.
C’est une levée de fonds pour le moins remarquée qu’a bouclée Eren Renewable Energy en octobre dernier. Dans le cadre d’une augmentation de capital de 200 millions d’euros, la société spécialisée dans les énergies renouvelables a en effet procédé à une émission d’actions ordinaires… qui se déroulera en deux temps! Elle a conclu un contrat avec des investisseurs stipulant que les nouveaux titres devront obligatoirement être souscrits, durant une période préalablement fixée, pour autant que certains critères prédéfinis (évolution du business model, ratios financiers, etc.) soient respectés. Un procédé inédit pour une opération de cette taille ! «Ce modus operandi a toujours été très répandu au sein des startups qui sollicitent des fonds de venture capital et des family offices, indique Thomas Grob, responsable de l’investissement chez Salvepar.Ce n’est en revanche que très récemment que des sociétés de taille plus importante ont commencé à s’y intéresser en France, généralement après avoir observé ce type de montages aux Etats-Unis.»
Un calendrier et une dilution maîtrisés
Traditionnellement, les émetteurs qui souhaitent renforcer leurs fonds propres de manière progressive utilisent soit des obligations convertibles (OC), soit des actions à bons de souscription d’actions (ABSA), soit des lignes de financement en fonds propres (equity lines). Or, l’émission d’actions «en plusieurs tranches» se démarque de ces produits de plusieurs manières, expliquant ainsi l’intérêt des entreprises. «D’abord, les entreprises...